
Avant d’appuyer sur “OK” : 5questions que tout dirigeant doit se poser

Prendre une décision, c’est facile. Prendre la bonne décision, c’est un art. Dans un environnement où les dirigeants jonglent avec
l’urgence, l’incertitude et la pression, quelques minutes de recul peuvent éviter des mois de correction. Voici cinq questions simples
à se poser avant de valider un arbitrage stratégique.
La prise de décision : un enjeu clé du leadership
Chaque dirigeant, qu’il soit à la tête d’une PME, d’une start-up en croissance ou d’un grand groupe, prend chaque jour des dizaines de décisions. Certaines sont mineures, d’autres structurent durablement l’avenir d’une organisation.
Dans ce contexte, l’habileté à décider vite et bien devient une compétence stratégique : elle conditionne la performance, la résilience et la capacité à inspirer ses équipes. Pourtant, de nombreuses décisions sont prises dans la précipitation, sans cadre, ou au contraire retardées jusqu’à l’inaction.
D’où l’importance de se doter d’une méthode simple : cinq questions rapides qui forcent à clarifier les enjeux, les risques et les hypothèses avant d’appuyer sur “OK”.
1. Quel est le vrai risque si j’attends 2 semaines ?
Avant de foncer, il est essentiel de distinguer l’urgence réelle de l’urgence perçue.
- Retarder une décision peut entraîner une perte d’opportunité (fenêtre de marché qui se referme, client qui se tourne ailleurs).
- Mais attendre peut aussi générer un gain d’information précieux (nouvelles données, retour du marché, feedback interne).
La question est simple : que gagnez-vous vraiment à décider maintenant, et que perdez-vous en patientant ?
2. Qui perdra le plus si je me trompe ?
Une décision n’est jamais neutre. Ses conséquences touchent plusieurs cercles :
- Clients, qui peuvent perdre confiance en cas d’erreur (avec un risque direct de churn).
- Trésorerie, car chaque choix impacte le cash à court terme.
- Équipe, qui peut se démobiliser ou se surcharger si le cap est mal défini.
Se demander qui supportera le coût d’une mauvaise décision aide à hiérarchiser les arbitrages. Faut-il protéger d’abord les clients ? Le cash ? Ou l’énergie de l’équipe ?
3. Quelle est l’hypothèse principale derrière cette décision ?
Derrière chaque choix se cache une hypothèse implicite. Par exemple : “Ce produit trouvera sa clientèle”, “Ce recrutement renforcera la culture de l’équipe”, “Ce partenariat générera du business”.
Trois actions simples :
1. Formuler l’hypothèse en une phrase claire.
2. Définir un test minimal pour la valider rapidement.
3. Fixer un seuil d’échec clair pour déclencher le plan B.
En réalité, ce n’est pas la décision qui compte le plus, mais la capacité à tester vite et corriger sans tarder.
4. Qu’est-ce que je délègue immédiatement si j’avance ?
Décider, ce n’est pas tout faire soi-même. Le rôle du dirigeant est de garder le focus stratégique et d’éviter la fatigue décisionnelle.
Cela implique :
- Identifier 1 ou 2 tâches opérationnelles à déléguer.
- Désigner clairement les responsables.
- Fixer des deadlines réalistes.
Chaque arbitrage doit s’accompagner d’une redistribution : qu’est-ce que vous transférez pour rester concentré sur l’essentiel ?
5. Comment je mesure le succès dans 90 jours ?
Enfin, une décision n’a de valeur que si elle est mesurable. Définir en amont un indicateur simple, actionnable et réversible permet de garder le cap.
Quelques exemples :
- Un chiffre d’affaires additionnel visé.
- Un taux d’adoption client.
- Un délai de mise en œuvre respecté.
Le plus important : communiquer cet indicateur à l’équipe et fixer dès le départ une date de revue. Cela renforce la clarté et la responsabilité collective.
Une méthode simple et puissante
En apparence, ces cinq questions paraissent évidentes. Pourtant, combien de fois sont-elles réellement posées avant un arbitrage clé ?
- Le temps : nous cédons souvent à la pression de décider vite.
- L’ego : difficile de reconnaître que certaines hypothèses sont fragiles.
- La solitude : beaucoup de dirigeants portent seuls leurs décisions stratégiques, sans cadre de relecture.
Prendre cinq minutes pour noter ses réponses peut éviter des semaines — voire des mois — de correction. C’est une discipline plus qu’une technique.
Et vous ?
La question que nous vous posons est simple : laquelle de ces cinq questions vous manque le plus souvent dans votre processus décisionnel ?
Nous vous invitons à partager vos pratiques, vos freins et vos astuces. Car derrière chaque décision réussie, il y a une méthode, un cadre… et souvent un temps de recul qu’on s’accorde pour décider mieux.
Alors, avant d’appuyer sur “OK”, quelles sont VOS cinq minutes de réflexion ?